Le Ministre honoraire des Sports et Loisirs, Député National élu de la circonscription électorale de Sakania, Serge Nkonde Chembo, n’est pas passé par quatre chemins pour s’opposer farouchement à une démarche qu’il qualifie « d’iconoclaste. » Il s’agit bien de l’initiative d’un mécène congolais résidant à Kinshasa, de mèche avec le Ministère des Sports et Loisirs, consistant à débaptiser le Stade Tata Raphaël de la Kethule au profit des noms des boxeurs Ali et Foreman. En des termes clairs, ce Stade sera désormais appelé « STADE MOHAMED ALI ET GEORGES FOREMAN « .
En tant que représentant du peuple, le patron honoraire des Sports en RDC juge cette initiative trop culottée dans la mesure où elle s’inscrit dans une démarche de falsification de l’histoire du sport de la République démocratique du Congo eu égard à ce que le Révérend Père Raphaël de la Kéthule représente pour l’histoire du sport congolais.
Non à la débaptisation-rebaptisation du stade Tata Raphaël
*« C’est avec consternation que nous avons appris qu’une démarche est amorcée par un mécène congolais, de connivence avec le ministère des Sports et Loisirs en vue de la débaptisation-rebaptisation du Stade Tata Raphaël. Ce binôme se plairait à ce que le stade Tata Raphaël de la Kethule soit dorénavant appelé *« STADE MOHAMED ALI ET GEORGES FOREMAN »*. *_Une demarche populiste et sans fondement historique qui nous a choqués, étant donné ce que représente le Révérend Père Raphaël de la Kethule, ce missionnaire catholique qui aura non seulement consacré toute sa vie à encadrer la jeunesse congolaise mais aussi qui est considéré comme le véritable socle du sport dans notre pays. En guise d’exemple illustratif, Il est géniteur de deux des grands clubs mythiques et historiques de football de notre pays. J’ai cité, le Daring Club Motema Pembe et l’AS V. Club, deux clubs de football qui ont contribué à un pourcentage très élevé à l’histoire du football congolais. Comme l’Égypte serait un désert sans le fleuve Nil, nous nous permettons de dire que sans le Père Raphaël de la Kéthule, le Congo ne serait jamais un pays de football »*, a déclaré Serge Nkonde Chembo.
Demeurant dans la même logique, « Monsieur Équilibre », comme l’appellent ses partisans, s’est interrogé sur la pertinence et l’urgence d’une telle démarche:
« Avant de continuer notre Dialectique, nous nous livrons à cet exercice cognitif: quelle est l’urgence ou l’opportunité qui donne le culot aux initiateurs de cette démarche d’oser falsifier l’histoire sportive de notre pays? Il est vrai que Foreman et Ali avait livré leur combat du siècle à Kinshasa suite à l’influence du Président Mobutu mais c’était pour des raisons de business. Sait-on combien le pays avait dépensé comme argent pour que ce combat se déroule à Kinshasa ? Ali et Foreman étaient venus chercher l’argent. Comment les mettre à l’avant-plan par rapport au Révérend Père Raphaël de la Kethule, un homme qui consacra toute sa vie à servir la jeunesse congolaise et dont la RDC était devenue le pays du coeur ? La preuve est qu’il a été inhumé au Congo et dans l’enceinte de ce même édifice. Cette attitude iconoclaste n’a d’autre motivation que le populisme. Il ne faudrait pas faire croire à la face du monde que le peuple congolais est anhistorique. Supprimer le nom du Révérend Père Raphaël de la Kéthule de ce stade mythique sera synonyme de cracher sur l’histoire de toute une génération car chaque sportif congolais regorge en lui un peu de Tata Raphaël. Nous en appelons à l’arbitrage du Père de la Nation, S.E.M Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour que cette initiative iconoclaste soit jugulée sans remord avant sa matérialisation », a conclu le Député National.
Cette réaction révoltante de l’élu de Sakania se joint, a en croire plusieurs sources concordantes, à celles de plusieurs sportifs qui ne trouvent pas l’opportunité d’une telle initiative. Le Ministre honoraire des Sports et Loisirs, nous confient plusieurs câbles, va déposer, ce lundi 20 octobre déjà, une motion d’information au bureau de l’Assemblée nationale en vue de stopper cette procédure qu’elle qualifie d’iconoclaste.
Guylain Boba
