« De la citoyenneté cosmopolitique. Lecture croisée de KANT, RAWLS et HABERMAS pour un renouveau constitutionnel », tel est le titre de la thèse brillamment soutenue, le vendredi 26 septembre 2025, à l’Université Catholique du Congo, campus de Limete, par le désormais docteur en philosophie, Justin Kimakima Mblanda.
Devant un jury costaud composé d’éminents professeurs des universités, le récipiendaire était soumis à un exercice de haute portée cognitive, celui de convaincre, de persuader cet armada d’érudits dont toute l’attention était focalisée sur la substance et la quintessence de cette oeuvre d’esprit axée sur trois maîtres à penser, entre autres Emmanuel Kant, John Rawls et Jürgen Habermas.
Dans le cadre de la Circonscription et de la problématique de sa recherche, Monsieur Justin Kimakima Mblanda a affirmé: « Notre étude part du constat que l’époque contemporaine hérite l’idée de cosmopolitisme comme une pensée kantienne dont le concept de citoyenneté cosmopolitique est l’élément clé. Cette pensée est devenue la base essentielle des études concernant une bonne variété des questions relatives à la philosophie du droit. Le débat actuel à ce sujet tourne autour de la nature, des acteurs et des modalités concrètes de mise en œuvre du droit cosmopolitique. Il en résulte une multiplicité d’approches et de perspectives parmi lesquelles celles de Rawls et Habermas. »
Un constat qu’il a associé à son expérience et qu’il stipule en ces termes:
« Entretemps, notre expérience socio-politique actuelle est marquée par certains faits qui ne sont pas sans influence sur notre manière d’aborder cette problématique et d’envisager des nouvelles perspectives y afférentes. C’est le cas des réseaux socio-numériques qui deviennent le reflet contemporain de l’idée de rotondité de la terre qui est l’arrière-fond, voire la base de la pensée cosmopolitique de Kant. D’où les trois concepts clés de notre étude : le droit cosmopolitique, la citoyenneté cosmopolitique et le constitutionalisme. Sur cette base, notre étude entend répondre à ce questionnement : pourquoi est-il encore et toujours nécessaire de militer en faveur du droit cosmopolitique presque trois siècles après Kant ? Par quel mécanisme pouvons-nous promouvoir la citoyenneté cosmopolitique et en faciliter la pratique en tenant compte des approches de Rawls et Habermas, ainsi que du contexte sociopolitique et culturel actuel ? Quel est le cadre légal idoine à mettre en place pour atteindre cet objectif ? », s’est interrogé le futur professeur.
Après son riche exposé, c’est justement en guise de réponse aux interrogations soulevées ci-haut, nonobstant la
divergence qui constitue un trait d’union entre Kant, Rawls et Habermas face à la nécessité d’œuvrer en vue du déploiement du droit cosmopolitique, que M. Justin Kimakima Mblanda s’est soumis aux questions des jurés auxquelles il a répondu avec brio et cohérence.
Un travail apprécié par non seulement son promoteur, mais aussi et surtout par le jury qui l’a sanctionné par la plus grande distinction. Illustration d’une formation de haute facture reçue par l’étudiant tout au long de son parcours. Pour rappel, le néo-docteur Justin Kimakima Mblanda a fait ses études secondaires en section littéraire au petit séminaire Saint Louis de Gonzague de Bokoro, diocèse d’Inongo, dans la province du Mai-Ndombe où il a brillé. Enveloppé par le total désir de devenir prêtre catholique, il est admis dans la congrégation des pères scheutistes (CICM) où il passera quelques années avant d’embrasser le chemin de l’Université Catholique du Congo, dans la Faculté de philosophie. Un étudiant d’une intelligence qui saute aux yeux, à en croire ses encadreurs, qui a également reçu le soutien indéfectible de M. Delly Sessanga, président de son parti politique Envol, bémol souligné par le promoteur de la thèse, le Professeur Félicien Mpuku Laku. Pour ce dernier, M. Delly Sessanga mérite beaucoup de respect pour son esprit visant à propulser scientifiquement ses collaborateurs.
Bref, Justin Kimakima Mblanda, dorénavant Docteur en Philosophie du droit, est un exemple de brillance et de persévérance pour la jeunesse congolaise, en général et surtout pour celle de sa province d’origine, le Maï-Ndombe, en particulier.
Ghislain Boba
