Claire de teint, élancée, avec un regard perçant grâce à la blancheur de ses yeux doux, la députée nationale, Grâce Neema Paininye, désormais questeur adjoint de la chambre basse du Parlement, est à classer dans la catégorie des femmes réellement émancipées. Née un certain 31 août à Banda, dans la province du Bas-Uele, cette élève des religieuses catholiques a un véritable background à défendre.
Après ses humanités commerciales, elle quitte le pays en 2004 afin de poursuivre ses études universitaires aux États-Unis d’Amérique. Au pays de l’Oncle Sam, elle se consacre aux études de psychologie clinique et de développement rural.
À la fin de ses études, elle va être embauchée dans un établissement hospitalier, là même où elle a effectué son stage. Ici, elle ira jusqu’à occuper la fonction de coordonnatrice en charge de la gestion des enfants souffrant de l’autisme, dans l’État de Pennsylvanie.
Son savoir-faire plaidant en sa faveur, Grâce Neema ira travailler dans l’État de Géorgie, toujours aux USA, dans un établissement où il continuera à s’occuper des enfants souffrant de l’autisme.
Épris du soucis d’offrir du bonheur à ses semblables malgré leur état physique, c’est toujours aux USA, cette fois dans l’État de Philadelphie que la native du Bas-Uelé va oeuvrer, précisément dans un centre de désintoxication, eu égard aux études faites.
Dotée d’une conscience professionnelle qui ne court pas les rues de Kinshasa, plusieurs ouvertures professionnelles seront à sa portée. C’est ainsi qu’elle ira tenter une autre expérience professionnelle au sein d’une organisation internationale dénommée « Academic Year in America ». Ici, elle va assumer les fonctions de chargée des relations publiques.
Bien qu’en Amérique depuis dix ans, Grâce Neema n’oubliera rien de ce qui se passe dans son pays. Voilà pourquoi, en 2014, elle va prendre la décision de revenir dans son pays, la RDC, pour un bref séjour.
Le déclic, c’est lorsqu’elle sera touchée par la souffrance et les difficultés vécues par les populations de son Bas-Uele natal, particulièrement celles du territoire d’Ango. Chose qui va la conduire à créer une Organisation Non-gouvernementale dans le simple but d’assister les démunis et de contribuer au développement de ce coin du pays quasiment abandonné et oublié par tous.
C’est véritablement en 2017 qu’elle va stopper toutes ses activités aux USA afin de préparer son retour définitif au pays.
Dans l’entre-temps, celle qu’on appelle affectueusement appelée « Mère Thérèsa » dans le territoire d’Ango va diversifier les activités de son ONG qu’elle transforme d’ailleurs en une Fondation dénommée Fondation Neema Grâce (FNG).
En début 2018, pendant qu’elle complètement installée au pays de ses ancêtres, elle se consacrer aux œuvres sociales de son ONG ANGO COMPASSIONATE HEARTS, Organisation Non-gouvernementale qu’elle avait créée en 2014 pendant qu’elle résidait encore aux USA. Dans le territoire d’Ango, province du Bas-Uele, ACH s’occupe des veuves, des orphelins, des étudiants ainsi que de la construction des sources d’eau potable en milieux ruraux.
À l’heure qu’il est, Ango Compassionate Hearts a construit plusieurs dizaines de sources d’eau potable dans cette région de la RDC.
De sa genese et motivation en politique active
En 2018, la numéro un d’ACH va répondre elle à la sollicitation des populations de son territoire qui lui demandent de postuler à la députation nationale afin de faire entendre leurs voix auprès des décideurs. Ce qui la motive à participer aux élections législatives de décembre 2018. Elle sera proclamée élue en janvier 2019 et fera ainsi son entrée au Parlement de la République Démocratique du Congo. À l’Assemblée Nationale, elle est l’unique femme élue de son parti politique d’alors, le BUREC, sur les dix députés nationaux que ce parti compte. Malgré la distance qui sépare le siège des institutions et son fief électorale, la désormais députée nationale va maintenir un contact régulier avec sa base, faisant ainsi plusieurs descentes au Bas-Uele afin de s’assurer de la bonne poursuite de ses œuvres sociales.
À l’issue du premier mandat réussi, les congolais habitant le territoire d’Ango vont lui renouveler leur confiance en lui accordant un mandat supplémentaire lors des élections législatives de décembre 2023. Comme en 2019, Mme Grâce Neema va être l’unique femme élue de son territoire qui n’a qu’un siège et l’unique femme élue sur la liste de son regroupement politique.
Réputée femme battante, convaincue et très courageuse, elle va postuler comme membre du Bureau Définitif de l’Assemblée Nationale en qualité de Questeur Adjoint lors de l’élection organisée le mecredi 22 mai 2024. Unique candidate à ce poste, la députée nationale Grâce Neema Paininye sera élue avec 369 voix sur 405 votants. Une majorité écrasante. Une élection qui honore, non seulement la femme, mais aussi et surtout les ressortissants de la Grande Orientale qui s’identifient en leur digne représentante.
En définitive, voilà de la vie de la désormais Madame le Questeur Adjoint de l’Assemblée Nationale tout l’abrégé.
Guylain Boba
