RDC-Élections des gouverneurs et des sénateurs : Lors du dernier scrutin, la corruption à ciel ouvert a battu tous les records sur toute l’étendue du pays

Les élections au second degré qui se sont tenues le 29 avril dernier et qui ont vu les gouverneurs ainsi que les sénateurs être votés ont simplement jeté de l’opprobre sur la démocratie qui devait caractériser l’État de droit en République Démocratique du Congo.

En effet, plusieurs scènes de corruption ont été signalées à travers les assemblées provinciales qui ont accueilli lesdites élections.

Pour rappel, hormis la ville-province de Kinshasa qui a droit à 8 sénateurs, toutes les 26 autres ont droit à 4. Il suffit pour un candidat sénateur d’avoir 4 voix pour être élu.

Loin d’être un scoop, les députés provinciaux ont simplement transformé cet exercice démocratique en un fond de commerce. Le mercantilisme à outrance doublé de cupidité aggravée est ce qui a animé les esprits de ces élus du peuple. Dans certaines provinces comme celle du Kwango, par exemple, les députés provinciaux seraient allés jusqu’à exiger un montant de 75000$ US (soixante quinze mille dollars américains) pour une voix. D’autres se seraient comportés en roublard en bouffant dans tous les râteliers. Il y a eu des députés, selon certaines informations, qui auraient obtenu de l’argent des mains de 4 à 5 candidats sénateurs. Ceux qui se sont ressaisis après le scrutin auraient restitué totalement l’argent d’autrui étant donné qu’ils ne leur avaient pas accordé leurs voix. Un autre acabit de députés provinciaux auraient restitué une partie mais les plus méchants se seraient carrément évadés de Kenge juste avant le dépouillement. Question de se soustraire à la vigilance de leurs victimes oubliant que tout se paie ici bas.

Triste réalité pour ces élus appelés à prêcher par l’exemplarité étant donné qu’ils ont à leur charge le contrôle de l’exécutif et la création des lois (édits).
Selon les dernières nouvelles, les services de renseignements de différentes provinces se seraient investis afin de démanteler ce réseau mafieux que les députés provinciaux ont institutionnalisé.
Plusieurs esprits subtiles suggèrent même aux législateurs au niveau de l’Assemblée Nationale de supprimer simplement ce mode de scrutin (suffrage universel indirect) qui vient consacrer la corruption et la culture du pot-de-vin. Avec ce vote au second degré, le programme, le projet de société, les idées, la compétence ne comptent plus. Seuls les billets de banque comptent.

Bref, si le Président de la République tient au développement des provinces, le suffrage universel direct s’impose à tous les niveaux. Et à la longue, voir comment supprimer ces Assemblées Provinciales qui sont inutilement budgetivores mais empêchent les gouverneurs de bien travailler au profit de leurs intérêts égoïstes.

Ekofomonsengwo Wa Mulumba

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