RDC-MINISTERE DES SPORTS ET LOISIRS: Kabulo Mwana Kabulo, bon critiqueur mais mauvais pratiquant

Un véritable trompe-l’œil pour le Président de la République?
Nombreux sont les sportifs qui répondent à cette question par l’affirmative sans beaucoup bouger leurs méninges.

Réputé grand reporter des matchs de football retransmis en direct sur la chaîne nationale de la République Démocratique du Congo, Claude-François Kabulo mwana Kabulo est l’actuel Ministre des Sports et Loisirs de la République Démocratique du Congo. A la tête de ce méga ministère depuis une année, l’ancien directeur des sports à la Radio Télévision Nationale Congolaise semble avoir déçu tous les sportifs en un temps record dont, en premier, le Chef de l’État qui avait jeté son dévolu sur lui.

Celèbre non seulement à cause de son style atypique de commenter les matchs de football à la télévision mais aussi et surtout à cause de ses critiques acerbes à l’endroit des dirigeants de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA) surtout Constant Omari, ancien numéro un du football congolais, et en direction de ses prédécesseurs ministres des Sports, selon qu’il y trouvait ou pas ses intérêts gastronomiques. Et les tribunes utilisées pour ce faire furent les émissions qu’il présentait jeudi et dimanche sur la chaîne nationale. Ici, tout le monde pouvait mettre sa main à couper et jurer qu’à la moindre nomination du compagnon de Fwassa, les sports en RDC devraient atteindre le graal. Mauvaise estimation puisque la réalité prouve le contraire à la face du monde. Et ce sont ces critiques restées théoriques jusqu’à ce jour qui avaient également séduit le Président de la République jusqu’à prendre le risque de le nommer numéro un des sports en RDC. Un très mauvais choix parce que Félix Tshisekedi ne connaissait pas cet ancien pensionnaire de la prison centrale de Makala. Et les arguments sont très faciles à brandir au regard de la médiocrité qu’il a dégagée tout au long de son court mandat de triste mémoire.

Un ministre sans une vraie politique sportive ni vision

Qualifié de ministre du football eu égard à son interférence et à son implication très poussée dans le fonctionnement et la gestion de la FECOFA, Claude-François Kabulo n’a que les calculs d’argent dans ses cervelles. Selon des informations dignes de foi, le journaliste à la retraite s’ingère même dans le payement des factures d’hôtel des Léopards football. Quelle désacralisation de cette prestigieuse fonction!
Sans projet, sans vision, sans de vraies propositions pour le développement du sport en RDC, sans vraie politique sportive à présenter au gouvernement, celui que ses confrères surnomment Féfé est un véritable casting raté de la part de Fatshi. Les sportifs aimeraient rapidement voir ce conflictuel s’en aller pour repartir sur de nouvelles bases. Il a vite oublié que c’est pour ses idées d’antan que le Chef de l’État l’avait nommé ministre des Sports, ignorant qu’il n’etait qu’un idéaliste au sens platonicien du terme.

Après son expérience d’une année, les esprits avertis comprennent finalement la première chose qui l’a hanté en venant à la tête du ministère des Sports: LA RECHERCHE EFFRÉNÉE D’ARGENT.
À l’heure qu’il est, la plupart des présidents des fédérations des disciplines sportives souhaitent son départ expéditif de leur ministère de tutelle. La plupart, il ne répond plus à leurs appels téléphoniques. Le même souhait est celui des présidents des clubs qui l’accusent de manque de respect et de considération. Même ceux qui lui glissaient quelques billets de banque après les avoir reçus dans « Sport Dimanche », aujourd’hui, ils sont devenus des moins que rien à ses yeux. Si certains ne sont simplement pas reçus au téléphone, d’autres ont carrément été humiliés soit dans son bureau soit en dehors en n’étant jamais reçus par le candidat malheureux aux dernières élections législatives.

Homme amnésique, usurpateur et mercantile

Monsieur Kabulo n’a visiblement aucune référence du passé. Son illustration, c’est lorsqu’il a humilié le président du Comité Olympique Congolais, Amos Mbayo Kitenge, dont il est le Trésorier Général Adjoint. Cela, en snobant les listes venues du COC ainsi que le programme à suivre en vue de la meilleure participation du mouvement sportif congolais aux Jeux Africains qui se sont déroulés à Accra, au Ghana. Une prérogative reconnue à la Fédération des fédérations par tous les textes qui régissent le sport. Mais parce que c’est certainement son ultime occasion de se remplir les poches, le ministre a simplement usurpé au COC ses prérogatives et a imposé sa volonté. En lieu et place de faire voyager les personnes compétentes avérées et connues, ce sont ses sympathisants sans véritable assise sportive qu’il a bombardés sur la liste du voyage. Quelle honte à celui qui s’était spécialisé en critique selon que ses intérêts mesquins étaient assurés ou pas! Quel bilan présentera t-il à Fatshi et au peuple congolais? Mbayo Kitenge qui est parmi ses anciens pourvoyeurs en termes de billets verts, Kabulo n’a pas pris le soin de le respecter jusqu’à oublier que celui qu’on appelle « Daddy » est également parmi ses prédécesseurs sur ce fauteil. Comme il n’a pas de repère, il l’a traité avec légèreté.

Le Président de la Fédération de Volley-ball, Christian Matata, en connaît également quelque chose. Lui qui a été traité de tous les mots désobligeants lors d’un entretien avec Kabulo Mwana Kabulo. Selon les informations sur notre desk, le président Matata aurait juré de ne plus jamais fouler ses pieds au cabinet de Kabulo. Les exemples sont Légion quant à ce.

Un petit bémol qui vient cimenter ce qui est dit supra. Lors de la Fatshi cup, prélude au tournoi de la Francophonie, pendant que les Léopards étaient logés à Venus Village de Bibwa, le ministre s’était arrangé à envoyer, via son agence, des titres de voyage à certains jeunes joueurs congolais de la diaspora sans tenir compte des réalités de vol. Preuve que le ministre s’intéresse même aux petites choses qui ne reflètent pas son rang.
Et pendant les Jeux de la Francophonie à Kinshasa, du jamais vu, on avait aperçu le ministre entrain de distribuer lui-même des vareuses, une à une, aux différents athlètes. Ouf!

Ya Féfé, Exemple avéré du népotisme dans les institutions de l’État

Le croquis ci-dessus résume clairement ce qu’a été le passage éphémère de l’ancien journaliste en tant que ministre des Sports et Loisirs de la RDC.
Sur cette image, on voit combien les membres de sa famille biologique ont occupé des postes importants au sein du cabinet. Etaient-ils les seuls congolais compétents pour occuper ces postes? On peut comprendre qu’un ou deux membres de famille occupent certains postes. Mais sept, c’est du pur népotisme. On déduit directement que le ministre n’est là que pour les intérêts de sa famille biologique.
En guise de raffraichissement de mémoire, voici quelques noms des menées de sa famille biologique en même temps des membres très influents du cabinet de Kabulo Mwana Kabulo:

  • Directeur du cabinet : Éric Kashila, gendre du ministre et époux de Flora Kabulo, elle-même conseillère/numérique au sein du même ministère.
  • Didier Mulaba, Conseiller financier et gendre du ministre. C’est celui qui se serait volatilisé avec des milliers de dollars du cabinet (dossier à la compétence de l’Inspection Générale des Finances). Il est l’époux de Fanta Kabulo, elle aussi membre du cabinet et secrétaire particulière de son ministre de père.
  • Carlo Mukendi, un autre gendre de Kabulo. Il est intendant du ministère et époux de Tania Kabulo, fille et secrétaire du ministre. C’est lui qui était parmi les acteurs majeurs qui avaient mal organisé le déplacement des supporters d’Abidjan à San Pedro, ayant ainsi abouti à l’abus de confiance vis-à-vis du transporteur qu’ils avaient voulu rouler.
  • Yves Kabulo, un autre membre influent du cabinet et neveu de Ya Féfé.
    Visiblement, le ministre a placé ses membres de famille dans tous les circuits où passe l’argent. Histoire de contrôler tout mouvement financier, connaisant son attachement éhonté aux billets de banque.

Tout ceci réuni, le Président de la République se devait d’être triste et ahuri d’observer le clientélisme et le népotisme qui ont caractérisé le mandat de Claude-François Kabulo Mwana Kabulo, une façon de piétiner la bonne foi du Père de la Nation. Si Kabulo était Félix Tshisekedi, il aurait nommé tous les membres de sa famille au gouvernement. Sa mère serait la cheffe du gouvernement, son frère aîné ministre des affaires étrangères et ainsi de suite.

Du passage de Kabulo au ministère des sports, on retiendra qu’il n’a eu aucune vision pour le développement de toutes les disciplines sportives. Aucun programme, aucune initiative quant à la construction des infrastructures sportives, aucune proposition concrète au gouvernement pour l’épanouissement du sport et de ses pratiquants. Il a beau se greffer au parcours des Léopards à la CAN, oubliant que ce groupe est l’émanation d’un projet mis en place et laissé par son prédécesseur, Serge Chembo Nkonde, envers qui le Président de la République a manifesté sa reconnaissance pour la tenue des États Généraux du Sport, un véritable remède aux maux qui rongent le sport congolais.
Bref, la page Kabulo doit vite être tournée. À l’heure qu’il est, il est en conflit avec la plupart des présidents des fédérations sportives. Que Fatshi ne pense même plus à lui pour son second mandat, souhaitent les sportifs congolais.

Ennemi du développement du sport en RDC

Trouve-t-on normal que le ministre des sports d’un pays comme la RDC interdise le déroulement du championnat national dans les infrastructures sportives qui appartiennent à l’État? C’est ce que le ministre Kabulo a fait, via la gestionnaire du stade Tata Raphaël, interdisant le déroulement du championnat de la Ligue 2, prétextant que cette compétition est improductive en terme de finances. Malgré toutes les intercessions des dirigeants sportifs, le ministre a fait la sourde oreille et le statu quo a demeuré. Qui l’eut cru?

In fine, ces lignes ne sauraient contenir tous les griefs qui attestent que le ministre Kabulo n’a pas été à la hauteur de la tâche lui confiée par le Garant de la Nation congolaise. D’où, son éviction rapide afin de s’inscrire dans une autre dynamique.

Mulekia Lemuka

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