Dans les hôpitaux publics dits «de référence» à Kinshasa, la santé semble devenir une affaire de richesse. Ce qui devrait être un droit fondamental s’apparente aujourd’hui à un parcours d’obstacles coûteux pour des milliers de Congolais, particulièrement ceux issus des couches modestes.
Une situation dénoncée par plusieurs citoyens, à commencer par un secrétaire général d’un club de football évoluant en championnat national, qui a récemment vécu une expérience qu’il qualifie lui-même de choquante. Selon son témoignage, il s’est rendu dans un hôpital de la capitale pour une consultation. À sa grande surprise, le médecin lui a prescrit pas moins de 19 examens médicaux, dont la plupart sont à effectuer dans des laboratoires partenaires, à ses frais.
Mais le véritable choc est intervenu lorsqu’il est retourné voir le médecin avec les résultats : il a été contraint de payer à nouveau la consultation pour que le médecin rédige simplement une ordonnance.
« C’est comme si chaque étape est une facture. On paye pour voir le médecin, on paye pour les examens, puis on repaye encore pour qu’il nous dise ce qu’on a. Où allons-nous ? », s’interroge-t-il, visiblement outré.
Pour lui, le coût de la vie dans la capitale est devenu insupportable, et les structures de santé censées venir en aide à la population apparaissent désormais comme des institutions commerciales, où tout est tarifé, souvent sans transparence.
Une détresse silencieuse dans les couloirs des hôpitaux
Ce cas n’est malheureusement pas isolé. De nombreux patients dans la capitale dénoncent une tarification excessive et peu encadrée dans les hôpitaux publics. L’accès aux soins de base devient un luxe, alors que le salaire moyen n’évolue pas et que le panier de la ménagère explose.
Dans les files d’attente, les murmures sont les mêmes : « On nous demande trop d’examens », « même dans les hôpitaux publics, on ne peut plus se soigner sans avoir beaucoup d’argent », « les médecins deviennent inaccessibles après la première consultation ».
Un appel au Ministre de la Santé
Face à cette situation préoccupante, notre témoin lance un appel solennel au Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale. Il demande à ce que des mesures urgentes soient prises pour encadrer les pratiques dans les hôpitaux publics et soulager la population déjà éprouvée par la cherté de la vie.
« Le peuple souffre. Si même les hôpitaux publics deviennent inabordables, où ira le Congolais lambda pour se faire soigner ? »
La santé ne devrait pas être un luxe réservé à ceux qui ont les moyens. Le gouvernement est interpellé : rendre les soins accessibles est une urgence sociale et morale.
Akim Kakimosiko