RDC-Assemblée Nationale : Les mots poignants de la Questeure Adjointe à l’occasion des obsèques du Sénateur et ancien Gouverneur de province Médard Autsai Asenga à Aru

La Députée Nationale et Questeure Adjointe de l’Assemblée Nationale, Grâce Neema Paininye, a représenté, ce jeudi 19 décembre 2024, à Aru, dans la province de l’Ituri, le Président de la Chambre Basse du Parlement, Vital Kamerhe, aux obsèques du Sénateur Médard et ancien Gouverneur Médard Autsai Asenga, décédé le 22 septembre dernier à Kinshasa.

À cette occasion, la représentante de la Grande Orientale au bureau de la deuxième Institution du pays a pris la parole, dans un style limpide et potable, afin de rendre des ultimes hommages bien mérités à celui qu’elle appelait affectueusement « Papa ».

« Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, ici représenté par son conseiller spécial, Excellence Monsieur le vice-ministre de la Défense Nationale, Honorables Députés Nationaux, Sénateurs et Députés Provinciaux, Distingués Membres des Corps des Autorités Coutumières et Traditionnelles, Excellence Messieurs les Gouverneurs des quatre provinces de l’Espace Oriental, Révérends Pérès, Abbés et Pasteurs et Révérendes Soeurs, Mesdames et Messieurs Membres de la famille biologique de l’illustre disparu, Mesdames et Messieurs.

C’est un devoir bien pénible que celui auquel je suis appelé à m’acquitter ce jour. Celui de prononcer, au nom du Président de l’Assemblée Nationale, un mot d’adieu devant la grande famille des filles et fils de la République rassemblés ici dans le territoire d’Aru, devant une famille endeuillée, qui a perdu et qui pleure l’un de grands soldats et défenseurs du peuple, devant une famille politique qui voit partir un camarade exceptionnellement engagé, devant des amis qui ne verront plus un compagnon, devant un parlement de la République qui ne verra plus son sénateur, bref, un combattant de la première ligne d’attaque qui tombe.

Après l’étape des hommages officiels à Kinshasa, la charge pour moi étant grande et l’émotion l’est aussi de prononcer devant vous un mot d’adieu à l’Honorable Patriarche Médard Autsai Asenga, un acteur politique au parcours et aux grandes qualités appréciés par tous. Fidèle à lui-même et constant dans ses convictions, Papa Médard s’en est donc allé comme il a vécu humblement, toujours avec cette rage de vaincre les adversités qui le caractérisaient si bien. On le savait souffrant depuis quelques temps, mais tirant sa force dans sa pudeur habituelle, jamais il ne s’était plaint de sa maladie. Bien au contraire, il a tenu jusqu’au bout. Nous savons tous que la vie n’est pas éternelle et la mort inévitable. Mais quand celle-ci frappe l’un des nôtres, c’est une véritable déchirure, c’est une douleur difficile à supporter et à contenir. Aucun mot ne saurait suffisamment exprimer le chagrin causé par cette disparition soudaine. Inattendu en ce moment, rien ne saura l’apaiser. Quand le destin nous arrache un papa exceptionnel de la carrure de l’Honorable Patriarche Médard Autsai Asenga, que nous reste-t-il ? Un seul devoir, celui de rendre hommage qu’il mérite. Relayant pour la dernière fois pour la postérité, son exemple à travers les grandes étapes de sa vie. Ses principaux traits de caractère, ses qualités humaines et professionnelles, son sacerdoce pour L’État et le peuple congolais qu’il a servis durant ses bonnes quatre décennies et les causes nobles qu’il a défendues de son vivant.

Honorable Patriarche Médard Autsai Asenga, né dans les profondeurs de notre Espace, connaissait bien la Grande Orientale. Il a traversé les rivières, a emprunté les sentiers sinueux de nos campagnes et bravé les intempéries pour se hisser à ce niveau de responsabilité. Il connaissait le monde politique, de la plus haute sphère ax plus humbles de ses serviteurs. Il savait traiter chacun avec courtoisie et égard. Ce qui lui a valu ces prestigieux et élogieux surnoms: « Baobab, Bomba-bomba, apesa atala te, Papa ya bana » et j’en passe.
Honorable Patriarche Médard Autsai Asenga était un homme de synthèse intellectuelle. Fin éducateur de classe exceptionnelle, parlementaire de premier plan, gouverneur dont l’intelligence, la compétence et la force de conviction étaient unanimement respectées et faisaient honneur à notre Grand Espace, symbolisaient bien ce qui nous unit et nous rassemble par-delà nos différences et nos diversités. Modèle, pédagogue, politique, homme de conviction, Papa Asenga respirait la bonne éducation, l’incarnation des valeurs de notre Espace. Il en avait conscience et s’en souciait. Cher Papa Médard Autsai Asenga, ainsi vient l’heure pénible de la séparation définitive. Mais avant de te laisser partir, je voudrais que tu emportes avec toi notre témoignage chaleureux et unanime, le témoignage de tous les compatriotes habitant le territoire d’Aru et celui des deux chambres du Parlement. Je voudrais reconnaître devant tous ici rassemblés, devant tes précieux enfants désormais privés de ton affection, tes autres qualités personnelles et tes mérites professionnels au service de l’État. Cela, au nom de tous les collègues parlementaires de la Grande Orientale. Nous reconnaissons que tu fus un homme de devoir, un infatigable, un fidèle, un loyal serviteur de l’État, un homme d’action et non du verbe. Nous témoignons que tu as rempli ta part de mission dans la symphonie de l’action politique et partout où tu as servi, tu l’as fait avec classe, honneur et dignité. La Nation, la République, l’Espace Grand Oriental, perdent en toi un grand homme d’État, un patriote convaincu. Par ta façon d’être, ton rapport avec les autres et ta conception de l’existence faite de sagesse et de respect, tu as vraiment réussi ta vie. Face à la sentence du Maître Suprême de l’Univers, nous acceptons ta mort. Nous faisons notre deuil et te laissons partir en paix, parce que la mort fait partie du chemin de la vie. Elle continue et nous devons l’accepter comme une étape de notre destin.

Honorable Patriarche Médard Autsai Asenga, Cher Papa, accepte nos larmes et nos pleurs comme des mots d’amour envoyés au ciel afin de te couvrir et de couvrir ton coeur de bonheur dans ta dernière demeure. Officier d’honneur, de dignité et crédibilité, inaltérable. À toute ta famille, à tous tes anciens collègues parlementaires, ainsi que toutes les autres associations auxquelles tu appartenais, j’exprime ma sympathie la plus attristée. D’ores et déjà repose en paix, cher Papa!
Mais je ne saurais non plus clôturer mon discours sans rendre les hommages les plus référents au Président de la République, Chef de l’État, ici représenté par notre frère, nous voulons simplement dire que le Seigneur bénisse son Excellence! Que sa grâce l’accompagne! Nous, fils et filles de la Grande Orientale, nous sommes très satisfaits. Nous avons trouvé grâce à ses yeux. Il nous a soutenus, il nous a montrés son amour à tout niveau. Les mots seuls ne peuvent exprimer notre gratitude. Notre prière est que le Seigneur qui nous l’a donné le protège, qu’il le guide et qu’il lui ajoute encore plus d’années afin d’accomplir la mission que Dieu seul lui a donnée et qu’il doit accomplir ici dans ce pays et plus particulièrement aussi les fils et filles de la Grande Orientale. Nous sommes parmi les premiers bénéficiaires de son amour inconditionnel et nous en sommes conscients. Nous l’en remercions, Excellence Monsieur le Président de la République. Que le Seigneur le bénisse! Qu’il bénisse la République Démocratique du Congo! Que le Seigneur nous bénisse tous, fils et filles de la Grande Orientale! Je vous remercie ! »

Signalons que le Sénateur Médard Autsai Asenga avait dirigé l’ex-Province Orientale en qualité de gouverneur et à sa mort, il était sénateur.

Guylain Boba

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